En 2030, la ville de Marseille sera totalement connectée à grande vitesse au reste de la région, fortement ancrée dans son nouveau rôle de métropole européenne grâce à un nouveau quartier dans sa partie nord, extension du projet actuel Euroméditerranée, qui l’ancre solidement dans cette place métropolitaine.
Si on veut se représenter la physionomie de Marseille en 2030, il ne s’agit pas de faire un exercice de science-fiction. Car ce qui sera réel à ce moment-là est en partie déjà dans les projets aujourd’hui. En matière d’urbanisme, l’unité de temps est la tranche de 15 ans. C’est en 2010 qu’on a commencé à voir apparaître le projet Euroméditerranée qui était dans les tuyaux, et sur le papier, depuis 1995. En extrapolant cet exemple, on peut facilement imaginer que le projet d’extension d’Euroméditerranée vers le nord, conçu en 2009 par les architectes François Leclercq, Rémy Marciano et Jacques Sbriglio, et qui commence à être mis en œuvre aujourd’hui, sera en grande partie réalisé en 2030.
Cela veut dire que le littoral nord sera à ce moment-là complètement métamorphosé. L’autoroute d’accès sera insérée dans un remblai comblant la différence de niveau avec le quartier qui la borde et une immense promenade piétonne viendra en corniche au-dessus du flot des voitures. Cette corniche nord viendra contrebalancer la corniche sud que nous connaissons aujourd’hui. Le site du Marché aux Puces aura été repris par un grand équipement métropolitain, Palais des Congrès, salle de concert… et le ruisseau des Aygalades, petit cours d’eau au lit très souvent asséché aura été transformé en un point d’eau vive ruisselant au cœur d’un « parc humide » qui restituera à l’ensemble de ce territoire un rapport plus direct à la nature.
Tout ce quartier sera reconstruit avec des logements, des bureaux, des commerces. Sur un périmètre de 169 hectares, délimité par le Cap Pinède et les Arnavaux au nord, le village du Canet à l’est et la tour CMA au sud, c’est une nouvelle « Ecocité » qui sera sortie de terre, avec de vastes espaces verts, des transports publics performants et des logements énergétiquement performants.
En 2030, ce qui aura significativement changé ce seront les transports en commun. Ce sera la première partie visible de l’iceberg de la métropole. Une nouvelle façon de gouverner le territoire, avec un président de métropole élu directement au suffrage universel, qui pourra traiter les problèmes à l’échelle de ce territoire pour une meilleure efficacité. Pour ce qui est des transports en commun, non seulement la ville sera quadrillée de façon plus efficace par des lignes de tram ou de bus à haut niveau de services en site propre, mais les liaisons avec les autres communes du territoire, Aix, Aubagne, Fos, Istres ou Martigues, seront alors naturelles et simples. Une nouvelle gare souterraine sous l’actuelle Saint-Charles permettra de desservir à grande vitesse le littoral régional, grâce à la construction d’une nouvelle ligne, et d’atteindre Nice en 1h 30.
Marseille commence aujourd’hui à rattraper le retard qu’elle a pris à la fin des années 60 vis-à-vis des autres grandes villes françaises. En 2030, elle l’aura totalement rattrapé et pourra même prendre de l’avance sur un concept nouveau pour lequel tout le monde en 2013 est sur la même ligne droite (sans aucun handicap pour personne) : le concept de ville intelligente. Directement traduit du terme anglais « smart cities », ce concept signifie que la ville est en capacité de fournir des services « intelligents » à ses administrés pour leur permettre de se développer non seulement en termes économiques, mais aussi avec des transports performants, un environnement propre, un mode de vie de qualité et une administration efficace.